samedi 25 août 2012

Paul ARÈNE (1843 - 1896)

Buste par J.A. Injalbert
Paul Auguste Arène, né le 26 juin 1843 à Sisteron et mort le 17 décembre 1896 à Antibes, poète provençal et écrivain français, inhumé à Sisteron. Fils d'Adolphe Arène, horloger et de Marie Louise Reine Lagrange, modiste.
Après avoir préparé une licence de philosophie, Paul Arène travaille comme maître d'études aux lycées de Marseille, puis de Vannes. Une petite pièce jouée avec succès à l'Odéon, Pierrot héritier, lui fait quitter, en 1865, l'université pour le journalisme. Il a 23 ans.
À Paris, il fréquente les cafés littéraires et devient l'ami d’Alphonse Daudet, François Coppée, Catulle Mendès. Il écrit régulièrement pour Le Journal, puis Le Figaro littéraire des articles et des chroniques. En relation constante avec Joseph Roumanille (il compose ses premiers vers provençaux qui paraissent dans l'Almanach avignonnais), Frédéric Mistral et Théodore Aubanel, il regroupe ses amis occitans de Paris, puis, s'inspirant du Félibrige de Fontségune, il organise en 1879 le Félibrige parisien, dont il sera le président après Charles de Tourtoulon et Jasmin. Il anime diverses revues : La Cigale, La Farandole, Lou Viro-Soulèu.
Le sujet de toutes ses pièces provençales est tiré de quelques particularités de mœurs ou de paysages de la contrée de Sisteron : Fontfrediero, Lis Estello negro, Raubatori.
En langue française, Paul Arène publia son Parnassiculet, qui lui valut de vives inimitiés. Les auteurs du Parnasse y étaient appelés « des Turcs attardés qui ont oublié, ou qui ne savent peut-être point, que le carnaval romantique est clos depuis trente ans. » Comme l'a révélé Octave Mirbeau en 1884, Paul Arène a collaboré activement avec Alphonse Daudet à l'écriture des chroniques provençales publiées par L'Événement et qui furent ensuite rassemblées sous le titre Les Lettres de mon moulin, collaboration si dense que Paul Arène est décrit par quelques spécialistes de l'histoire de la littérature provençale comme le nègre de Daudet.
En 1868, Paul Arène écrivit ce qui reste son chef-d'œuvre, Jean des Figues. Après 1870, il publia des chroniques, des contes, des poèmes, dont notamment Le Tors d'Entrays, Le Clos des âmes, Le Canot des six capitaines, Au Bon Soleil et La Gueuse parfumée, deux recueils de contes. Vinrent ensuite La Chèvre d'or, puis Les Ogresses, Le Midi bouge et Domnine. Chevalier de la Légion d'Honneur le 31 décembre 1884.
Un grand tableau peint par Paul Chabas (1869-1935), chez Alphonse Lemerre, à Ville d'Avray à la demande de l'éditeur des poètes parnassiens, représente Paul Arène aux côtés de Sully-Prudhomme, de Jules Claretie, de Leconte de Lisle ou de l'écrivain et académicien français Paul Bourget.

vendredi 24 août 2012

Manosque et l'Armorial de 1696


Le communauté des boulangers


Le communauté des cordiers


Le communauté des jardiniers


Le communauté des tanneurs


Le communauté des cardeurs à laine


Le communauté des meuniers


Le communauté des chapeliers


Le couvent des Carmes


Le couvent des religieuses de Saint Bernard


Le confrérie des Pénitents Blancs


La confrérie de Saint-Antoine


Le ville de Manosque

vendredi 10 août 2012

La Maison de Castellane

Armes de la Maison
de Castellane
La maison de Castellane est une des plus anciennes de la Provence. L'origine de sa noblesse se perd dans la nuit des premiers temps du moyen-âge. On a des actes authentiques qui prouvent que dès le commencement du onzième siècle elle était déjà très puissante, puisqu'à cette époque la baronnie de leur nom se composait de vingt-huit ou même trente fiefs, dont quelques-uns étaient tenus par des seigneurs sur lesquels cette baronnie exerçait une supériorité féodale, laquelle imposait à ceux-ci certaines obligations envers le haut suzerain, et, entre autres choses, à l'aider contre tous, fors contre le comte de Provence, disent les vieux chroniqueurs. En d'autres termes, les Castellane étaient, dans la presque rigueur du mot, les véritables souverains du territoire soumis à leur domination. Aussi les voit-on s'allier aux grandes familles de Baux, de Blacas, de Glandevès, de Forbin-Janson, de Pontevès, de Suffren, de Villeneuve, de Vintimille, de Grimaldi, d'Albertas, de Valbelle, de Mirabeau, de Foresta, de Tournon, de Thémines, de Brancas, de Lesdiguières, etc. On compte parmi ces seigneurs des colonels, des mestres et des maréchaux-de-camp, des lieutenants-généraux, des ambassadeurs, des évêques, des abbesses, et plus de soixante chevaliers de Malte. Leur filiation, non interrompue, remonte jusqu'à Boniface de Castellane, premier du nom, et petit-fils de Guillaume, gouverneur, pour les empereurs d'Allemagne, du comté de Salines, dans les Alpes-Maritimes. Ce même Boniface fut choisi en l'an 1089 avec Falco, prince de Calliano et Raimond, comte de Saint-Gilles, pour arbitre des différends survenus entre l'abbé de Saint-Honoré de Lérins et l'abbé de Saint-Victor, de Marseille.

Après lui, les plus marquants de ses successeurs sont :

1° Boniface de Castellane, deuxième du nom, l'un des seigneurs provenceaux qui, en l'an 1146, c'est-à-dire à l'avènement de Raimond Bérenger II au comté de Provence, entrèrent dans la confédération féodale de cette principauté, et lui prêtèrent foi et hommage dans la ville de Tarascon. Voici en quels termes honorables un historien moderne parle de ce fait : " Parmi les nouveaux feudataires se distinguait Boniface de Castellane, issu de l'un des chefs nationaux (Guillaume) qui, ayant concouru à chasser les Maures de Provence, avait ensuite fondé, dans l'ancien comté de Salines, non loin des ruines de la ville de ce nom, détruite par les barbares, le château et le bourg de Castellane, et qui, par d'aussi généreux services, avait acquis à sa maison la souveraineté d'un petit district, sauf les droits du royaume et de l'empire. »

2° Boniface III, baron de Castellane, seigneur de Salerne, etc., qui, animé d'un sentiment d'indépendance exagéré, et se croyant maître absolu de ses nombreuses terres, ne se crut pas lié par l'acte d'hommage de son père ; il voulut s'y soustraire lui-même ; mais assiégé dans son château par Alphonse, fils d'Idelphonse, roi d'Aragon, il fut contraint de subir la loi du vainqueur en 1189.

3° Boniface V, baron de Castellane, seigneur de Riez, Saint-Martin et autres lieux, esprit ardent et d'une bravoure à toute épreuve, avait acquis une grande influence sur les chefs de la république marseillaise, à ce point qu'il parvint à la déterminer d'entrer, en 1247, dans la ligue des villes d'Arles et d'Avignon contre Charles d'Anjou Ier, dont la politique, peu éclairée avait pour but de dépouiller les communes libres de leurs institutions municipales, et les barons de leurs priviléges : c'était tout un système de réaction, opposé à celui des Bérengers; mais, trahi par les circonstances, il fut décapité.

4° Boniface VI, surnommé le prince de Castellane par ses contemporains, obtint un genre d'illustration toute intellectuelle et pacifique : il était troubadour, et c'est à ce titre que son nom a franchi les limites bornées des Armoriaux, et a mérité les honneurs de la célébrité littéraire. Charles d'Anjou lui ayant rendu les terres qu'il avait confisquées sur son père, il accompagna ce prince à Naples en 1264 et lui dévoua ses poésies; c'est du moins ce qu'attestent une foule d'auteurs français et italiens, parmi lesquels nous pouvons citer Nostradamus, Millot, Papon, Bastero, Crescembini, etc. Feu Raynouard, provençal lui-même (comme nous), n'a pas manqué d'insérer un assez grand nombre de sirvantes deson illustre compatriote, dans son excellent recueil intitulé : Choix de poésies originales des troubadours, publié en 1820 par M. Firmin Didot ; 6 forts volumes in-8° (1). Boniface mourut sans postérité, mais Hugues son frère la continua. Des descendants de celui-ci sortirent successivement vingt-cinq branches, presque toutes éteintes, et toutes distinguées par leurs alliances et par les charges dont leurs membres furent investis.

Celle des seigneurs de la Verdière, à raison d'une alliance célèbre que contracta, sous Louis XIV, un de ses membres, mérite une mention particulière. Parmi les plus notables d'entre eux, on trouve Reforciat de Castellane, deuxième du nom, seigneur de la Verdière, de Fos, de Varages, de Tourves, de Jouques, de Peyroles, d'Entrecasteaux, de Castellet et autres lieux, député des États, en 1417, avec Fouquet d'Agoult, Bertrand de Grasse et autres feudataires, près de Yolande d'Aragon, tutrice de Louis III (seconde maison d'Anjou) et régente du comté de Provence, à Angers, pour réclamer le rétablissement d'anciennes franchises, supprimées par Charles, mission qui eut un plein succès. Boniface, son fils aîné, continua cette branche qui s'éteignit, dans la personne de Jean-Baptiste de Castellane, seigneur de la Verdière, premier consul de la ville d'Aix, en 1640 et 1654. Honoré, premier du nom, second fils de Reforciat, devint la tige des marquis d'Entrecasteaux et des comtes des Grignan. Gaspard I, de Castellane, fils d'honoré II, seigneur  d'Entrecasteaux, Esparron, etc., épousa, le 6 février 1498, Blanche d'Adhémar de Grignan. Gaspard II, son fils, hérita du comte de Grignan, son oncle maternel, à la charge de porter le nom et les armes de la maison d'Adhémar, et il fit en effet hommage de ses terres au roi François Ier, en 1531. Il épousa Anne de Tournon, nièce du cardinal de ce nom ; et en seconde noces, en 1555, Lucrèce de Grimaldi, dame d'honneur de la Reine. Il eut, du premier lit, Louis de Castellane Adhémard Monteil, comte de Grignan, capitaine de cinquante hommes d'armes, chevalier des Ordres, en 1584, et lieutenant-général en Provence, charge considérable qui équivalait à celle de gouverneur civil et militaire, créée en 1481, pour ce pays, par Louis XI. Enfin, un petit-fils de celui-ci, le comte de Grignan, comme lui lieutenant-général de la Provence, épousa, en
1669, la fille de madame de Sévigné, de cette femme admirable sous tous les rapports, dont le nom vivra aussi longtemps que notre langue, qu'elle a concouru à perfectionner par de simples causeries écrites, avec le même succès que Pascal par ses Provinciales, quoique dans un ordre d'idées et de sentiments fort différents.
Cette alliance a ainsi répandu un nouveau lustre sur le grand nom de Grignan, que les Provençaux de l'époque plaçaient sur la même ligne que celui de Montmorency. L'union des deux familles fut renouvelée en 1725, par le mariage de la plus jeune des trois filles de la marquise de Simiane, la divine Pauline, dont l'esprit devine tout, comme la caractérisait madame de Sévigné, sa grand'mère, avec le marquis de Castellane-Esparron, de la branche des seigneurs de Saint-Julien, qui avait pour tige Georges de Castellane, fils puîné de Reforciat 1er.

Les armes de la maison dont nous venons de résumer la notice historique sont de gueules à un château ouvert, crénelé et sommé de trois tours de même, maçonnées de sable, celle du milieu plus élevée que les deux autres. Elle est représentée aujourd'hui par M. le comte Jules de Castellane, dont les salons sont comme le brillant rendez-vous des plus glorieux représentants de la littérature et des arts; par M. le comte de Castellane, pair de France, lieutenant-général, commandant la vingt-unième division militaire, à Perpignan. C'est un des officiers généraux les plus distingués de l'armée.M. le marquis de Castellane, son fils, vient d'entrer à la Chambre des députés, comme représentant du collège électoral de Murat (Cantal), qui, lui donnant une marque inutile de confiance, en le nommant député huit mois avant qu'il n'eût l'âge voulu par la loi, et a persisté quatre fois dans une élection toujours annulée pour le même motif, jusqu'à ce qu'enfin leur but ait été atteint par l'effet même du temps.

Notice Historique sur la Maison de Castellane
publiée par MM Tisseron et de Quincy
Paris 1845